Les apprentissages fondamentaux tels que l’acquisition de la lecture, du calcul, de l’écriture et de l’orthographe, ne sont pas naturels, mais résultent d’actions pédagogiques et constituent les objectifs prioritaires des premières années de scolarité.
Près de 20 % des enfants présentent des difficultés dans l’acquisition de ces savoirs fondamentaux. Parmi ces difficultés dites « scolaires », les troubles spécifiques des apprentissages concerneraient entre 8 et 10 % des enfants, soit au moins 2 élèves par classe.
Les troubles des apprentissages sont dits « développementaux » : cela signifie qu’ils se caractérisent par un ensemble de difficultés des apprentissages représentant une atteinte précoce, durable et persistante affectant une ou plusieurs fonctions cognitives et interférant avec le développement normal. Ces troubles cognitifs neurodéveloppementaux perturbent l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement de l’information verbale ou non verbale.
Les troubles développementaux des apprentissages ne s’expliquent :
Bien que développementale, l’origine des troubles des apprentissages est souvent plurifactorielle. Ils peuvent ainsi être :
Les troubles des apprentissages, aussi appelés troubles DYS, sont encore mal connus, mal compris. Il reste difficile de déterminer et d’expliquer leurs origines exactes. La communauté scientifique semble aujourd’hui s’accorder sur l’importance de facteurs génétiques dans ces troubles.
La dyslexie est une difficulté à entendre et à fusionner les sons, ainsi qu’à mémoriser l’image des mots. Cela engendre donc des troubles en lecture et en écriture des mots et c’est pourquoi elle est quasiment toujours liée à une dysorthographie. La dyslexie peut être phonologique (canal auditif touché), lexicale (canal visuel touché) ou mixte (auditif et visuel).
La dysorthographie est un trouble persistant de l’acquisition et de l’automatisation et de la maitrise de l’orthographe (correspondance phonème‑graphème n’est pas automatisée) et des règles orthographiques.
La dysphasie est une difficulté d’expression et de compréhension du langage oral. L’enfant éprouve des difficultés de prononciation des mots morphologiquement complexes, de mise en ordre des mots, d’organisation et de cohérence du discours oral, de catégorisation et d’abstraction par le mot, etc.
La dyspraxie est une incapacité partielle ou totale à exécuter des gestes volontaires ou automatiques. Cela affecte la motricité globale et la motricité fine, ainsi que le repérage spatiotemporel et visuospatial.
La dyscalculie est un trouble des apprentissages numériques. Cela se traduit par des difficultés dans l’approche de la notion de quantité et des concepts servant à les comparer, dans l’écriture et la lecture des nombres, dans la réalisation de calculs arithmétiques et la distinction de symboles mathématiques, dans la mémorisation des tables. Le raisonnement logique et les aptitudes en géométrie sont également impactés.
Les troubles des fonctions exécutives ou « troubles dysexécutifs » affectent les habilités du cerveau permettant l’adaptation à des situations nouvelles. Ces troubles s’observent dans des difficultés de planification d’une stratégie, de traitement séquentiel, de mémoire de travail, de flexibilité mentale, de répression des comportements automatiques.
Le TDAH* est un trouble neurodéveloppemental qui, bien qu’il ne soit pas considéré comme un trouble spécifique des apprentissages, a toutefois sur les personnes atteintes une influence considérable, en raison de la spécificité des symptômes témoignant de ce trouble. Le TDAH se caractérise par :
* TDAH : Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité
L’échec est source de souffrance, de déception, de dévalorisation de soi, de culpabilité et peut générer de l’angoisse avec ses manifestations somatiques (douleurs abdominales, troubles du sommeil, de l’appétit, céphalées…) pouvant aller jusqu’à la dépression.
Selon son tempérament, l’enfant peut réagir en s’isolant et en s’enfermant dans l’échec et/ou par des troubles du comportement (réactions de prestance, opposition, instabilité, agressivité, transgressions, provocations). L’enfant peut chercher à être le « cancre chef de bande de la classe » puisqu’il ne peut être le « bon élève ». Ces troubles, à leur tour, majorent les difficultés de l’enfant, laissant s’installer un cercle vicieux : il est alors difficile de démêler ce qui est à l’origine des difficultés et de ce qui en est la conséquence.
Ils ont besoin d’être rassurés, informés et soutenus parce que leurs difficultés retentissent sur la confiance et l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes.
Ils ont besoin de calme pour pouvoir se concentrer.
Ils ont besoin d’informations simples et de consignes claires et uniques parce que l’accès aux informations complexes et multiples leur est difficile.
Ils ont besoin de temps pour expliquer, leur faire expliquer et réaliser les tâches parce qu’ils sont plus lents et plus fatigables. Il faut leur permettre d’expliquer, de commenter, de justifier les stratégies et procédures utilisées.
Parce qu’ils éprouvent des difficultés de repérage spatiotemporel, il faut les accompagner dans leur organisation : les aider à acquérir une méthode de travail et des systèmes d’organisation répétitifs en favorisant des repères visuels de couleur par exemple.
Davantage encore que les autres enfants, ils ont besoin d’apprendre en jouant avec des jeux et activités qui s’appuient sur ce qu’ils aiment faire, pour pouvoir rester motivés dans les apprentissages.
Ils ont besoin d’apprendre en manipulant : toute activité mettant en jeu de façon pratique les notions étudiées leur est bénéfique.
Ils ont besoin que l’on favorise leur expression orale, car ils sont plus à l’aise pour comprendre et se faire comprendre à l’oral qu’à l’écrit.
PRESTATIONS
savoirs fondamentaux
INFORMATIONS PRATIQUES
Aurélie BOISGIRARD
Éducatrice scolaire à destination des enfants à besoins éducatif particuliers (TSA, DYS, TDAH, DI, phobie scolaire, etc.)